Des expériences philosophiques sur l'Académie ou ailleurs qui dépassent le cadre du lycée

Publié par maryse emel

Des expériences philosophiques sur l'Académie ou ailleurs qui dépassent le cadre du lycée

Nous présentons ici des expériences philosophiques ayant lieu ailleurs que dans les classes traditionnelles de l'enseignement de la philosophie. Le but est de donner à penser notre enseignement. Il ne s'agit pas d'adhérer mais de donner une analyse, un sentiment, que ces expériences peuvent suggérer.

N'hésitez pas à joindre un commentaire, sous votre entière responsabilité.

I. Texte de présentation de l'Association Les enfants de la philo

"Après la sortie en salle du documentaire « Ce n’est qu’un début » l’association « Les enfants de la philo » propose de continuer l’aventure. La sortie du film a créé une dynamique, de nombreuses attentes et demandes à laquelle l’association se donne l’ambition de répondre.

L’association LES ENFANTS DE LA PHILO a pour vocation de permettre

- Aide à la diffusion des pratiques philosophiques avec les enfants par la formation,

- Aide à la mise en œuvre de projets d’action sur la pratique de la philosophie avec les enfants

- La création d’outils pédagogiques

- L’accompagnement et le suivi des équipes éducatives et des projets

- Le soutien à la recherche

LES ENFANTS DE LA PHILO accorde une place primordiale au développement des pratiques philosophiques auprès des enfants les plus en difficultés sociales et scolaires.

L’association vise à développer les ateliers philo dans les ZEP (aides aux écoles et aux associations d’aide), et dans les classes de SEGPA de collège. Elle s’intéresse aussi aux enfants en situation de handicap par l’aide à la recherche sur ce sujet particulier et la diffusion également de ces pratiques en classe de CLIS et ULIS de collège.

Membres fondateurs de l’association

  • Edwige Chirouter, Présidente de l’association Maître de conférences à l’Université de Nantes (IUFM des Pays de la Loire).

  • Cilvy Aupin, Productrice du film « Ce n’est qu’un début »

  • Pascaline Doglani, Conseiller pédagogique arts visuels. Maître Formateur à l’IUFM de Créteil/U-PEC. Partenaire et participante au projet de film « Ce n’est qu’un début »

  • Isabelle Duflocq, Secrétaire de l’association. Formatrice et animatrice d’ateliers à visée philosophique pour enfants. Ex directrice de l’école d’application en Seine et Marne où s’est tournée le film documentaire « Ce n’est qu’un début »

  • Jean-Charles Pettier, Professeur de Philosophie à l’IUFM de Créteil/U-PEC, Docteur en Sciences de l’éducation et en Philosophie,

  • Jonathan Martinot, Conseiller en Communication pour l’association. Producteur exécutif de « Ce n’est qu’un début » (2010)

  • Christophe Dogliani, Trésorier de l’association

à lire: http://www.cahiers-pedagogiques.com/spip.php?article7109

Des expériences philosophiques sur l'Académie ou ailleurs qui dépassent le cadre du lycée
II. Expérimentations en lycées professionnels

. http://media.education.gouv.fr/file/27/5/5275.pdf:

Rapport 2007 d'une expérience engagée sur l'Académie de Reims et dans quelques établissements de Créteil : Dans l'académie de Créteil, trois lycées au profil très différent ont été retenus, dans le souci d'enrichir l'expérimentation: une classe par établissement était concernée la première année, deux, l'année suivante, dans les mêmes établissements,"ce qui a permis d'approfondir le travail d'enquête mené la première année, sans en bouleverser complètement les conditions" (Joël JUNG, IA-IPR de philosophie de l'académie).

. http://www.lycee-pabloneruda38.fr/1-298-Philo-et-Bac-professionnel.php

expérience qui se poursuit en 2012-2013 au Lycée Professionnel Pablo Néruda de Grenoble

. http://www.ac-nantes.fr:8080/peda/disc/philo/de_Kerimel.htm

Une analyse de 2001 à propos de l'enseignement de la philosophie dans les filières générales et technologiques.

. http://clement-ader.entmip.fr/actualites/1er-cafe-philo-au-cdi-vendredi-19-octobre-avec-m-litzler-3590.htm

Un café philo au Lycée Professionnel de Samatan dans la région toulousaine

. http://www.lycee-louis-armand.com/+La-feuille-de-philo,183+.html

Un journal au lycée Louis Armand à Chambéry

. http://esup.bretagne.iufm.fr/colloque_cread_2012/paper_submission/Chirouter.pdf

colloque en mai 2012 sur la philosophie en Segpa et Lycée Professionnel

. http://lycees.ac-rouen.fr/grieu/spip.php?article168

Un atelier philosophie depuis 2011 à Rouen au Lycée des Métiers de Grieu

Des expériences philosophiques sur l'Académie ou ailleurs qui dépassent le cadre du lycée

Il était une fois……un conte en CM2…..

C’est l’histoire d’une rencontre……..

Celle d’une classe de CM2 et de la philosophie…….

Ce ne fut pas simple

Il faut du courage et de la foi quand on s’adresse aux administrations et qu’on vous répond……….il n’y a pas d’argent, faites…. mais vous ne serez pas payée !

Alors j’ai fait, ai donné du temps, de moi, un peu, beaucoup

Et nous avons réussi à construire cette histoire

Laborieusement, pas à pas

elle est écrite

Elle raconte notre traversée du miroir

l’abandon le temps d’une heure de la salle de classe

pour un espace autre

mais à côté

Un local transformé en espace de dialogue

A l’écart

Un espace de liberté

Deviens ce que tu es…….

Ce n’est pas par hasard que j’ai voulu travailler avec ces enfants

Je désirai éveiller

Un désir

Celui de désirer

Etre et non plus seulement posséder

Ce conte raconte l’histoire d’un enfant qui grandit

Il trouve un trésor au cours d’une quête

Ce trésor c’est………..

A vous de comprendre

Et de le chercher aussi

Cette expérience ne peut être que vécue

Je vous invite

A combattre les monstres de la peur

De la lâcheté

De l’ignorance sûre d’elle

A vivre par vous-même

dans la paix de la réflexion

Le désir du vrai

La philosophie….

Maryse Emel

Des expériences philosophiques sur l'Académie ou ailleurs qui dépassent le cadre du lycée
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La philosophie en chanson....à Alès

Penser l'Europe c'est aussi penser la place de la philosophie et son enseignement hors les murs de la nation...

Une réalisation vidéo dans une classe de TES...

Des expériences philosophiques sur l'Académie ou ailleurs qui dépassent le cadre du lycée

Éducation

Les bienfaits de la philo au berceau pour les enfants

AUDREY STEEVES
CRÉÉ LE 11/11/2010

http://www.lavie.fr/hebdo/2010/3402/les-bienfaits-de-la-philo-au-berceau-pour-les-enfants-08-11-2010-11376_172.php

Image extraite du documentaire Ce n'est qu'un début

En quelques années, la philosophie pour les enfants est devenue un véritable phénomène. Impossible de passer à côté : les rayons des librairies sont remplis de collections comme les Goûters philo, Philozenfants, ou Chouette ! Penser. Les ateliers, les goûters et autres initiatives se multiplient un peu partout. Même les écrans de cinéma n’y échappent pas, avec la sortie le 17 novembre de Ce n’est qu’un début. Ce film documentaire nous emmène dans une classe de maternelle du Mée-sur-Seine (77), où se déroule tous les quinze jours une pause philo, organisée par une jeune enseignante, Pascaline Dogliani. On y voit des enfants de 3 et 4 ans, assis en cercle, s’interroger avec beaucoup de sérieux sur des thèmes comme la mort, l’amour, la justice, la liberté…

Chaque fois, le même rituel : l’enseignante allume une bougie et la séance peut alors commencer. « Ce geste crée une atmosphère particulière, propice au silence, et il rassure les enfants, un peu impressionnés par le mot “philosophie” », explique Pascaline. Elle-même était dubitative au début : « L’idée est venue de ma directrice, qui avait entendu parler à l’IUFM d’une méthode de discussion à visée philosophique. Mais je me demandais un peu ce que cette matière conceptuelle avait à voir en maternelle », raconte-t-elle. Il faudra d’ailleurs plusieurs semaines pour que la formule prenne.

Mais l’enseignante persévère et surtout mesure les effets positifs de cette expérience au fil du temps, tant sur le développement du langage que sur l’autonomie et la réflexion. « Se confronter aux autres oblige les enfants à définir des mots, à argumenter. Les plus timides ont moins peur de se lancer, car ils savent qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Certains parents nous ont même dit que leurs enfants avaient pris de l’assurance et changé de place dans la fratrie. » Pascaline espère que le film aidera à faire connaître sa démarche aux professeurs des écoles et aux parents.

Suffit-il pourtant de faire échanger des enfants sur le sens de la vie et du monde, pour qu’il s’agisse de philosophie ? Peut-on pratiquer cette discipline – beaucoup d’ouvrages semblent l’indiquer – comme M. Jourdain faisait de la prose ? « Platon et Aristote affirmaient que l’on commence à devenir philosophe à partir du moment où l’on s’étonne devant ce qui est », explique la philosophe Myriam Revault d’Allonnes. Or, qui davantage qu’un enfant est sujet à une telle curiosité devant les mystères de la vie.

« On pense que le philosophe est cet être de raison, qui parle avec précision, et qu’on oppose traditionnellement à l’enfant, l’infans, celui qui ne parle pas. Mais c’est faux, l’essentiel de la philosophie repose sur l’étonnement », confirme le philosophe Roger-Pol Droit, auteur d’Osez parler philo avec vos enfants. Qui n’a jamais été confronté à cette effervescence de questions des 3-7 ans : « Pourquoi doit-on mourir un jour ? Pourquoi tout le monde n’est pas pareil ? » Et qui n’a jamais séché ou été tenté de répondre : « Parce que c’est comme ça ! »

Pour Roger-Pol Droit, si la démarche de l’enseignante ne manque pas d’intérêt, c’est aux parents d’abord de savoir se saisir de ces questionnements, lorsqu’ils se présentent « car fermer la discussion en leur disant : “Tu verras plus tard”, c’est rater une étape importante de l’éducation et de la relation avec eux ». Même s’il reconnaît la difficulté de l’exercice, surtout quand la question métaphysique surgit à l’heure du coucher ou lorsqu’on est en retard pour l’école. « Le plus difficile pour l’adulte est de sortir de sa posture d’autorité et d’admettre qu’il ne sait pas tout. » Mais l’essentiel est de se lancer.

Curieux, les enfants ? Oui… mais philosophes, non. Jean-Paul Mongin ne partage pas l’avis de ses confrères. Pour lui, la philosophie consiste à « articuler une question sur une vision du monde unifiée », pas à discuter de telle ou telle notion. Et s’il reconnaît la valeur d’une expérience pour les tout-petits comme celle de Pascaline Dogliani, il ne s’agit pas, selon lui, de philosophie à proprement parler. Ce professeur croit davantage en la force des histoires, qu’il raconte dans des ateliers pour les 10-14 ans et dans la collection d’ouvrages les Petits Platons. Au programme : la Mort du divin Socrate, la Confession de saint Augustin ou encore la Folle Journée du professeur Kant. « La philosophie passe toujours par des maîtres, dit-il. Il faut expliquer aux enfants qu’il y a eu des hommes qui, avant eux, se sont posé les mêmes questions et qui ont élaboré une pensée logique. »

Cette tradition de philosophie narrative ne date pas d’hier : elle remonte à Socrate, qui avait l’habitude d’amener ses disciples à penser par des énigmes et des histoires (mythe de la caverne ou de l’androgyne). « La philosophie, comme tout grand amour, est une expérience de l’unité, conclut Jean-Paul Mongin. Et, avec les enfants, elle retrouve aussi sa vraie nature, celle du loisir. »

Bande-annonce du documentaire Ce n'est qu'un début

La philosophie enseignée aux enfants

Collectif Ecole changer de cap, mis en ligne le 10 novembre 2010.

Elodie MAUROT la-croix.com- le 10 novembre 2010

Grâce aux ateliers philo proposés dans les écoles, la philosophie pour enfants se développe, confiante dans la capacité des petits à explorer les questions qui les habitent

Ils sont tout petits, mais leur tête est remplie de questions inversement proportionnelles à leur taille. Et leur créativité dans le domaine pourrait faire pâlir le plus socratique des philosophes. Longtemps, on a pourtant tenu les enfants à distance du questionnement philosophique. Comment l’infans – étymologiquement « celui qui ne parle pas » – aurait-il pu être considéré capable de s’approcher du logos, ce terme grec qui désigne à la fois la parole et la raison ? Mais les temps ont changé et la philosophie pour et avec les enfants ne cesse de se développer, à l’école comme dans le domaine éditorial.

« Il y a une part de mode, mais cela ne résume pas le tout de ce phénomène », note Jean-Charles Pettier, ancien instituteur spécialisé, devenu animateur d’ateliers philosophiques pour enfants et formateur auprès d’enseignants. Les parents souhaitent que l’enfant ait la parole, ils ne veulent plus transmettre sur un mode péremptoire. »

L’intérêt porté à la philosophie pour enfants peut certes cacher une forme de démission de l’adulte quand celui-ci ne veut pas assumer son rôle et se décharge en laissant l’enfant réfléchir. « Mais on sera alors déçu, car faire de la philosophie avec des enfants, c’est plus compliqué et exigeant que ce que l’on croit souvent ! », remarque le formateur.

Compliqué, mais pas impossible. « Tout rapproche, en fait, le philosophe et l’enfant", note le philosophe et écrivain Roger-Pol Droit, auteur de Osez parler philo avec vos enfants, ( Éditions Bayard,). "L’enfant n’a certes pas le savoir du philosophe, ni sa capacité à théoriser. Mais il partage avec lui un “étonnement devant le monde” et une “ignorance” qui met en route le désir de comprendre. »

Permettre à l’enfant de progresser dans la réflexion et de se confronter à la parole des autres.

Côté pratique, la philosophie pour enfants se vit souvent en groupe, lors d’ateliers philo, à l’école ou dans les médiathèques. En France, plusieurs modèles coexistent, visant chacun l’expression de l’enfant, sa progression dans la réflexion et sa confrontation à la parole des autres. Ils se distinguent par la place, variable, donnée à l’adulte.

Ancienne enseignante, Jacqueline Chambard s’est intéressée à la philosophie pour enfants à un moment où elle était en grande difficulté avec certains élèves. « Je me sentais inefficace avec plusieurs enfants qui étaient sans appétit de savoir, sans désir », se souvient-elle. L’enseignante s’est alors intéressée à la méthode mise au point par Jacques Lévine, psychanalyste pour enfants aujourd’hui décédé.

Le principe en est simple : au cours d’ateliers d’une dizaine de minutes, les enfants gèrent eux-mêmes la parole et la discussion, à partir d’un mot proposé par l’enseignant, qui n’assure que la sécurité du cadre et reste entièrement extérieur à la discussion. « Le plus souvent, les blocages dans l’apprentissage sont liés à des problèmes d’image de soi de l’élève. Une dépréciation s’exprime soit dans la léthargie, soit dans la violence ou l’agressivité, explique la formatrice. Dans ces ateliers, l’extériorité de l’animateur permet aux enfants les plus en difficulté de sortir progressivement de leur rôle de mauvais élèves et de montrer une autre facette d’eux-mêmes. »

D’autres méthodes donnent plus de place à l’adulte. Celui-ci peut alors lancer la discussion à partir d’un support de presse ou d’édition et intervenir dans la discussion pour faire circuler la parole. Il permet à l’enfant d’avancer dans les problèmes qu’il soulève, de construire des liens entre ce qui est dit et ce qu’il connaît, entre la classe et l’extérieur. « Il ne s’agit pas de laisser l’enfant dire n’importe quoi, ni de lui laisser croire que tout ce qu’il dit est intéressant, mais de l’aider à approfondir, à examiner son opinion », précise Jean-Charles Pettier.

Un temps de partage, dans lequel ils interviennent avec beaucoup de responsabilité

On l’aura compris, pas question de faire ingurgiter aux enfants Kant ou Hegel, mais peu à peu de les faire entrer dans un art de l’interrogation. Contrairement aux idées reçues, les enfants prennent cette activité très au sérieux et ne se lancent pas dans des surenchères verbales, ni dans des batailles de mots. « C’est impressionnant de constater le grand plaisir qu’ils prennent à ce temps de partage, dans lequel ils interviennent avec beaucoup de responsabilité », remarque Jacqueline Chambard.

Et ce ne sont pas les conflits qui sont les plus difficiles à gérer ! « Quand il y a un conflit, des échanges sont toujours possibles, explique Jean-Charles Pettier. Le problème vient plutôt du sens commun, d’une idée sur laquelle tous les enfants sont d’accord mais qui cache, en fait, un grand vide. »

Le secret de la philosophie avec les enfants reste de laisser le temps au temps et de ne pas brusquer les choses. Cylvi Aupin en a pris conscience quand elle s’est attelée au projet de réaliser un documentaire sur un atelier de philosophie dans une classe de maternelle en région parisienne, Ce n’est qu’un début , qui sort en salles mercredi 17novembre.

Un atelier de philosophie n’agit pas par magie, mais il permet progressivement à un enfant qui souffre d’une image négative de lui-même de retrouver une estime de soi et une place dans le groupe. Jacqueline Chambard a ainsi été le témoin de vies transformées par cette pratique.

La philosophie pour enfants a aussi une visée citoyenne

« “La philosophie redresse les corps”, disait Jacques Lévine et je peux dire que je l’ai constaté dans la réalité », partage-t-elle, se souvenant d’un élève en situation de grand échec, tout le temps affalé sur son bureau et que les autres enfants ne remarquaient même pas. « À cause de ce qu’il s’est mis à dire dans les ateliers philo, les autres enfants se sont intéressés à lui. Il a ainsi pu trouver une place dans la classe. »

La philosophie pour enfants a aussi une visée citoyenne. En permettant à l’être humain de comprendre qu’il a en lui un potentiel, une capacité de penser, d’exercer sa liberté, de raisonner et de choisir, l’atelier développe une compétence essentielle dans la vie d’une démocratie.

Quant aux adultes, parents, animateurs ou instituteurs, ils ne restent pas indemnes devant le questionnement des enfants. Entrer dans les questions de son enfant est une façon de partager avec lui une condition humaine commune. L’adulte se voit alors renvoyé à ce qu’il pense, à ce qu’il croit, à ses propres recherches.

Gilberte Tsaï, directrice du centre dramatique de Montreuil, qui accueille depuis plusieurs années des « petites conférences » pour adultes et enfants, constate combien le jeune public transforme la parole des philosophes « professionnels ». Quand ils s’adressent à des enfants de 10 ans, les philosophes sont amenés à parler plus d’eux-mêmes, à prendre des exemples choisis dans leur vie. Empêchée d’utiliser un langage technique, leur langue devient plus imagée, plus accessible aux enfants comme aux adultes non initiés. »

Parents, enfants et « vrais » philosophes peuvent alors conjuguer leur force pour penser la vie. « Ce qui m’intrigue beaucoup quand je regarde le film que nous avons réalisé, c’est qu’à la fin, on ne sait plus bien quel âge ont les enfants qui s’expriment, dit Cylvi Aupin. Ni si ce sont des adultes ou des enfants…

SOURCE : Elodie MAUROT, La-croix.com , 10 novembre 2010